UN IMMENSE ET PUR MOMENT DE GRAND BONHEUR
Bouddhisme : Le dalaï-lama au milieu de ses fidèles français
Le chef du bouddhisme tibétain, arrivé discrètement lundi en France, a béni mardi le temple bouddhiste de Veneux-les-Sablons et devait se rendre ensuite à Evry.
- le 12/08/2008 - 15h19
Le chef temporel et spirituel du bouddhisme tibétain a entamé mardi son périple religieux de 12 jours en France. Ce matin il a béni le temple qui l'a accueilli pour sa première nuit, à Veneux-les-Sablons, en Seine-et-Marne, lors d'une cérémonie "privée". "Le but de toutes les démarches religieuses est de promouvoir la compassion humaine", a déclaré le dalaï-lama. "Notre responsabilité et notre intérêt communs sont de promouvoir l'harmonie entre les religions et la paix, au travers de cette harmonie", a-t-il poursuivi devant sept cents invités qui ont accueilli dans la ferveur et le recueillement ses paroles. Se gardant de toute allusion à la situation politique tibétaine, il a appelé à la paix et au dialogue inter-religieux, avant de prononcer un enseignement sur le bouddhisme tibétain.
Cet après-midi, il doit se rendre dans l'Essonne pour bénir le bouddha de 4 mètres de haut de la pagode vietnamienne Khanh-Anh d'Evry, la plus grande d'Europe. Il prononcera une allocution et donnera une conférence sur l'essence du bouddhisme et sa contribution à la paix, devant 1500 fidèles.
Rencontre avec des sénateurs et ... Carla
Mercredi, une rencontre au Sénat, avec les deux groupes parlementaires sur le Tibet, apportera la seule touche discrètement politique d'une visite, qui s'achèvera le 23 août et dont le temps fort sera une série de conférences données à Nantes, du 15 au 20 août. Cette rencontre avec les élus français devrait se tenir à huis clos à la demande du président du Sénat qui craint, sinon, de fâcher la Chine. Plusieurs voix se sont élévées contre cette décision, notamment qualifiée de "honte" par le député UMP Lionnel Luca, président du groupe d'études sur le Tibet à l'Assemblée. "Le Sénat et l'Assemblée ont reçu en grande pompe Mme Betancourt, et on fait passer le dalaï lama par la cave!", proteste-t-il.
Bien qu'un temps envisagée, aucune rencontre avec le président Nicolas Sarkozy n'aura finalement lieu, devant l'hostilité exprimée par Pékin. Samedi, Matthieu Ricard, moine bouddhiste interprète français du dalaï-lama, avait justifié le report d'une rencontre entre les deux hommes en soulignant que pendant les Jeux olympiques, elle serait apparue comme "une provocation" avec pour seul résultat "un durcissement du gouvernement chinois". Il est toutefois prévu que le chef spirituel tibétain rencontre Carla Bruni-Sarkozy, le 22 août prochain, à l'occasion de l'inauguration d'un temple bouddhique à Roqueredonde dans l'Hérault.
Au sujet de cette rencontre avec la première dame de France, le PS a dénoncé lundi la "mise en scène autour de l'épouse du président", investie d'une "mission pseudo-diplomatique auprès du dalaï-lama" destinée à "masquer le grave échec" de la viste diplomatique de son époux à Pékin. Côté UMP, le porte-parole Frédéric Lefebvre a de son côté assuré "ne même pas comprendre qu'il y ait de polémique" sur ce sujet. En France, 770.000 personnes, dont les trois quarts sont d'origine asiatique, se réclament du bouddhisme, selon l'Union bouddhiste de France.